Disparition de Chantal Akerman

Divers 6 octobre 2015

Nous avions eu la chance de l’accueillir au Capitole lors de l’avant-première de La Folie Almayer en mai 2013, film que la Cinémathèque suisse a diffusé sur le territoire suisse. Sur scène, avec authenticité et générosité elle avait évoqué sa démarche de cinéaste. «Je ne crois plus à la maîtrise. Pour La Folie Almayer, j’inventais le découpage au fur et à mesure du tournage. L’improvisation est d’une grande puissance.» Elle avait aussi parlé de l’importance du temps, au montage. «J’avais voulu faire un film de 1h47, mais il ne respirait pas. J’ai ramené du temps, qui était nécessaire, pour que le film soit entre le rêve et le réel.»
Enfin, concernant la musique, elle avait glissé de sa voix rocailleuse et souriante: «Ça m’aurait plu d’être Janis Joplin». Elle était Chantal Akerman, et tout le monde s’en souviendra.
A propos de Les rendez-vous d’Anna (1978), Freddy Buache écrivit du personnage ces mots qui iraient aussi bien à l’art de Chantal Akerman: «… elle possède un tremblement intérieur qui fait d’elle un révélateur privilégié de l’univers humain de son temps (du nôtre).»
La Cinémathèque suisse organisera prochainement, comme prévu, un hommage à cette immense cinéaste en collaboration avec la Cinémathèque royale de Belgique.

Chantal Akerman dans les anciennes loges du Capitole, le 7 mai 2013. Photo: ©Carine Roth / Ciémathèque suisse