László Nemes absent ce soir

Divers 26 octobre 2015

Nemes a dû renoncer à regret à son voyage en Suisse pour des raisons indépendantes de sa volonté. La projection du film, Grand Prix du Festival de Cannes 2015, est maintenue à 20h. Elle aura lieu en 35mm, comme le souhaite absolument László Nemes.
La Cinémathèque suisse s’excuse de ce changement de dernière minute et espère avoir l'occasion d’accueillir le jeune réalisateur à une autre occasion.
Avant-première au Capitole: Saul fia de László Nemes, ce soir à 20h

Message de László Nemes
"Chers amis suisses,
Je suis désolé de ne pas être avec vous ce soir, en général je tiens à accompagner le film, surtout s’il est projeté en pellicule 35mm. Mais les tours promotionnels ont eu raison de ma santé depuis mai et j’ai dû décommander mon voyage en Suisse.
Ce que vous allez voir est mon premier film, tourné l’année dernière en Hongrie dans l’indifférence la plus totale, puisque ce film a fait fuir tous les potentiels coproducteurs, organismes et financiers possibles: le projet était “trop ambitieux” traitant d’un sujet “trop lourd” d’une manière “trop innovante” - autant d’expressions qui reflètent la résistance de beaucoup de décideurs de cinéma, alors que justement, le cinema devrait être l’art du risque. Mais depuis 25 ou 30 ans, la télévision, puis internet et les mentalités qui s’y attachent ont tout fait pour tuer le cinéma, les voies nouvelles qu’il pouvait proposer pour toucher le spectateur. Aujourd’hui, la mainmise est telle que le spectateur qui croit regarder un film voit en fait la télévision, télévision en public qui a aussi fait de la monstration et de la surexplication les fondements d’une nouvelle mise en scène. Ce soir, ici, c’est un film qui n’est pas passé par l’ordinateur qui vous est montré, une image, puis de l’obscurité, puis une nouvelle image: la projection de film qui a presque disparu puisqu’on la laissé mourir.
Je suis très heureux que vous puissiez découvrir le film dans sa forme idéale.
C’est un film qui doit beaucoup au travail d’une équipe dont de nombreux membres n’ont jamais fait de long métrage auparavant: la coscénariste, le monteur, l’acteur principal, et moi-même étions face à une aventure nouvelle et nous nous attendions pas, pendant la préparation et les 28 jours de tournage, à ce que le film, une fois terminé, puisse voyager autant, être vu par autant de personnes différentes, sur de nombreux continents. Mais c’était quelque part notre rêve: que les gens puissent parler du film, peut-être en ayant eu pour quelques instants, quand les survivants des camps sont en train de disparaître, l’intuition de l’expérience individuelle et viscérale de l’univers concentrationnaire, que peut-être seul le cinéma est capable de nous transmettre.
Merci d’être là! Bon film à tous!"
László Nemes

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