Décès de René Quellet

Divers 23 août 2017

Fasciné par le mime Marceau autant que par les films de Chaplin, Keaton ou Harold Lloyd, René Quellet a peu à peu retrouvé la parole et l’humour à travers ses différents spectacles (Le Fauteuil, Méli-Mélo), réunissant sa figure de mime avec celle d’un clown moderne…  Au cours de sa longue carrière, il a effectué plus de 5000 représentations et a tourné dans le monde entier. Il également enseigné son travail de mime au Centre dramatique de l’Est à Strasbourg et à la Schauspiel Akademie de Zürich. En effet, dans notre pays, il était bien plus connu en Suisse alémanique qu’en Romandie. En effet, de 1972 à 1994, il participe avec le comédien Franz Hohler à une émission de télévision pour les enfants, Spielhaus. Leur duo télévisé, Franz und René, va connaître un succès phénoménal entre celui qui parle et fait figure d’adulte (Franz) et celui qui ne parle pas et joue à l’enfant (René). Sa seule et unique expression, I säge nüt ! (je ne dis rien !) va même devenir pour beaucoup d’enfants une devise pour contrer l’autorité scolaire ou parentale…
Grand collectionneur de disques de vieux jazz et de 78 tours, René Quellet était aussi un grand cinéphile. C’est lui qui était l’auteur des petits films burlesques en noir et blanc que Franz et René regardent ensemble dans l’émission de télévision. Il a d’ailleurs intégré le cinéma dans l’un de ses derniers spectacle, Max. Et toujours avec Franz Hohler, il sera au cinéma le Santschi d’une version alémanique et comique du chef-d’œuvre de Cervantès, Dünki Schott, réalisé en 1987 par Tobias Wyss et Franz Liechti. Mais sa carrière cinématographique avait débuté beaucoup plus tôt. En 1963, il jouait le rôle principal d’un long métrage de fiction réalisé par Max Gauthier, Al mare pago io, comédie romantique tournée entre la Gruyère et la Ligurie et produite par le propriétaire d’un magasin de vêtements à Berne, Andrea Nunnari. Le film n’eut guère de succès à sa sortie ; il n’est resté que quelques semaines à l’affiche en Suisse avant de disparaître complétement, au point d’être ignoré de la plupart des filmographies helvétiques. C’est l’historien Roland Cosandey qui a retrouvé le film dans nos archives, et qui l’a présenté à la Cinémathèque suisse en février 2013 (voir le dossier complet sur le film est accessible sur notre site). René Quellet nous avait rejoint pour cette occasion, revoyant le film pour la première fois 50 ans après sa sortie !
La vidéo de la soirée au Cinématographe

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